FAUT-IL FINIR SON ASSIETTE ? Alimentation des enfants et troubles alimentaires adulte
Faut-il finir son assiette ? He bien, c’est une bonne réflexion à avoir parce qu’on se rend compte aujourd’hui que l’alimentation des enfants qu’on a forcés à manger quand ils n’avaient plus faim ou quand ils ne voulaient absolument pas manger quelque chose en particulier est souvent déséquilibrée à l’âge adulte, notamment avec l’incapacité à laisser dans son assiette, voire dans un plat s’il est devant nous. Ça peut aller loin dans les troubles du comportement alimentaire et nous pouvons les éviter en s’attaquant à la façon d’apprendre à manger à nos enfants dès le plus jeune âge.
Faut-il se forcer à finir son plat ? Faut-il LES forcer à finir leur assiette ? Le dialogue, l’explication, la régulation naturelle…nous pouvons éviter les erreurs de nos parents et laisser la possibilité aux enfants de faire leurs propres choix et manger ce qui est bon pour eux-mêmes sans se forcer. C’est un travail, c’est vrai. Mais enseigner l’alimentation anti inflammatoire aux enfants et apprendre à y revenir en tant qu’adulte, ça change des vies et ça en inspire plein d’autres.
Finis ton assiette, il y a des enfants qui meurent de faim dans le monde. Finis ton assiette et tu auras ton dessert. Tu as eu les yeux plus gros que le ventre, tu t’es fait une assiette énorme alors débrouille toi avec et finis ton assiette. J’ai entendu ces phrases énormément de fois pendant mon enfance et je suis absolument convaincu que ça a laissé pas mal de dégât et pas que chez moi.
Je coach depuis des années en nutrition. Et le nombre de personnes qui me disent qu’elles ne savent pas laisser de la nourriture dans un plat face à elles et qui se forcent à finir alors qu’elles n’ont plus faim. C’est juste dingue ! Mais n’y a-t-il pas moyen de faire beaucoup mieux que ça ? C’est la réflexion que j’ai envie de vous poser dans cette vidéo et on va voir ce qu’on peut faire en tant qu’adultes et aussi pour nos enfants.
Cette vidéo fait suite à une autre que j’ai faite à propos de l’alimentation des enfants et de la pire erreur que je pense que l’on fait avec eux. Vous pouvez retrouver cette vidéo dans la description. Si vous n’avez pas encore vu, mettez celle-ci en pause. Allez voir et venez voir la suite. Le fameux : « Finis ton assiette ! » Pour moi, il est important d’abord de comprendre son historique.
Dans ma génération en tout cas, nos grands-parents ont vécu la deuxième guerre mondiale et je suis absolument convaincu que ça a laissé beaucoup de traces en termes de gestion de la faim, de l’alimentation et rend toi compte que tu as de la chance d’avoir quelque chose dans ton assiette, donc mange le. Et je respecte ça au plus haut point, mes grands-parents ont fait la guerre, m’ont en parlé et je vois effectivement l’impact que ça a eu.
Et mes grands-parents ? Ils ont élevé mes parents et donc mes parents, et ils nous ont transmis ça aussi. Finis ton assiette. Tu n’as plus faim? Tant pis, ne fallait pas te servir autant. Je suis absolument d’accord sur le fait que ça aide à gérer ses propres portions et d’ailleurs, je vais en parler après, quand je vous donnerais les solutions que l’on a en tant qu’adulte, qui a un petit peu des traumas avec ça. Et sur le fait qu’on a de la chance d’avoir de la nourriture à portée de main autant qu’on veut quand on veut.
Je suis absolument d’accord aussi. Pas plus tard qu’il y a cinq minutes, je parlais avec Rija qui m’expliquait que lui, il finissait son assiette. Mais parce qu’il n’était pas toujours sûr qu’il y ait de quoi manger le lendemain. Et ça, je le respecte complètement. Mais force est de constater que dans notre monde occidental, on a de la nourriture partout, tout le temps, à des prix relativement dérisoires et en plus, on peut la conserver.
Donc le finis ton assiette n’a plus vraiment de sens et surtout, je pense qu’il crée un vrai problème par la suite. Et ce problème c’est l’incapacité que l’on a à laisser de la nourriture devant nous.
D’une part parce qu’on se sent extrêmement coupable de ça et d’une autre parce que c’est devenu un réflexe. Un réflexe où on n’écoute plus du tout notre sensation de faim et on finit notre assiette. Alors moi,
ça va carrément plus loin. Ce n’est pas seulement mon assiette, ça veut dire que si j’ai fini mon assiette et qu’il y a le plat devant moi, je vais devoir lutter pour pas le manger, même si ça fait des années que je soigne mes troubles alimentaires. Eh bien, malgré tout, c’est toujours très difficile. Et pour ça, j’ai aussi trouvé des systèmes que je vais vous donner juste après.
Et je pense que c’est vraiment une des pires choses avec le finis ton assiette. C’est vraiment ne plus écouter sa sensation de faim. Et ça, c’est un des drames de notre société occidentale. Est ce qu’on sait quand on a faim ? Est ce que déjà on a vraiment eu faim ? Je veux dire le nombre de gens que je connais qui mangent le matin en se réveillant avant même d’avoir faim.
Du coup, il y a que du sucré qui passe. Du coup, ils mangent du sucré. Ensuite, c’est toutes les 2,3,4 heures. À midi, ils mangent parce que c’est le temps de midi qu’ils ont peur d’avoir faim l’après-midi… Ok. Bref, c’est comme ça toute la journée. Et certains snackent encore devant la télé le soir. En fait, on mange tout le temps.
Alors cette sensation de faim, elle n’existe plus. J’ai regardé récemment un très intéressant reportage sur cette sensation de faim sur Arte d’ailleurs. Où ils expliquaient qu’en fait le fait d’avoir faim était une parmi les quatorze raisons pour lesquelles on mangeait. Et c’est particulièrement marqué chez les personnes de plus en plus âgées. Parce qu’en fait, on mange pour d’autres raisons, parce qu’il y a la vie en société, il y a les émotions, etc alors que quand on nait, on est beaucoup plus capable de s’autoréguler, de manger quand on a faim et de s’arrêter.
Alors il est vraiment temps d’écouter nos enfants et de les laisser faire quand ils sont tout petits déjà. Surtout, donnons leur la liberté de manger quand ils ont faim et de s’arrêter quand ce n’est plus le cas. Oui, mais il ne faut pas les laisser gaspiller. Ce n’est pas un bon apprentissage on est d’accord. Je suis contre le gaspillage.
Moi, quand on jette de la nourriture, j’ai le corps qui saigne aussi parce qu’on m’a appris cette logique de respect de l’alimentation et de respect du fait qu’on en a et que ce n’est pas forcément le cas pour tout le monde. Je ne parle pas de gaspillage. Dans notre monde occidental, on a un frigo, un congélateur, on peut mettre de côté et manger ça le lendemain, le surlendemain et même le congeler, le manger beaucoup plus tard.
Donc il n’est pas question de gaspillage. On est bien d’accord. Apprendre à gérer ces portions, ça fait aussi partie de l’apprentissage que l’on veut donner à nos enfants. Mais les forcer à manger quand ils n’ont plus faim, c’est vraiment grave. Après, je vais vous donner les techniques pour les adultes comme moi qui souffrent encore de ça aujourd’hui. Mais avant ça, pour les enfants, qu’est ce qu’on peut faire concrètement ?
Eh bien, moi, j’ai vraiment cette phrase que je répète tout le temps, tout le temps à mon fils c’est : « Mange si tu as faim, arrête toi quand tu n’as plus faim. » Oui, papa, j’en veux plus dans mon assiette. Non, mange ça. Si tu as faim, termine ton assiette et si tu as encore faim après, alors on te resservira. C’est vraiment cette notion de passer par des petites portions, de le laisser faire et surtout de le laisser, laisser de côté. S’il n’a plus faim,
STOP! Que soit une bouchée ou la moitié de son assiette, je n’ai aucun problème avec ça. De toute façon, moi je vais repasser derrière ou on va mettre ça au frigo et le manger le lendemain. De toute façon, ça finira par être mangé. Ce sont des aliments de bonne qualité. J’ai envie de les préserver, mais pas au prix que mon fils perde cette sensation de faim qui est tellement importante pour lui.
Oui, mais que faire si c’est ce que je l’aurai appris ? Et si c’est ce que vous avez dit à vos enfants de finir leur assiette il est toujours temps de changer. Je veux dire, dans notre éducation, rien n’est figé à partir du moment où on leur explique. Voilà, nous, on a pensé que c’était le mieux pour toi pendant un temps. On s’est rendu compte que ce n’était peut être pas la meilleure chose à faire.
Et moi, j’ai envie que tu puisse apprendre à savoir quand tu as faim et quand tu n’as plus faim. Alors ce qu’on va faire, c’est que tu vas te servir des petites portions. Si tu assez faim pour la finir, tu la finit. Si tu n’as plus faim, tu laisses. Et si tu as encore faim, on te resservira avec plaisir.
Bien sûr, ça va être un apprentissage, un désapprentissage, un réapprentissage. Oui, ça va être un peu du travail. Mais avec la relation de confiance que vous pouvez avoir avec vos enfants, avec les dialogues que vous pouvez avoir avec eux, avec le fait de leur expliquer sincèrement votre démarche, je suis certain que ça pourra marcher. Maintenant, si vous êtes adulte et que c’est difficile pour vous de laisser dans votre assiette, de laisser dans les plats et de ne pas finir tout ce qui a devant vous, je vous comprends très bien.
D’abord, et il y a des techniques pour aller un petit peu à l’encontre de ça. Il y a la technique court terme. Qu’est ce que je fais maintenant pour ne pas commettre d’excès ? Je vais dire. Et puis il y a la technique long terme pour pouvoir résoudre le problème vraiment. À court terme, je vous recommande une chose. Faire des petites portions et mettre le reste de côté.
Physiquement de côté. Si vous préparez par exemple des légumes farcis, imaginons des courgettes, des poivrons ou des tomates, ce qui vous fait plaisir, vous les faites au four et il y en a beaucoup trop. Vous avez bien fait. Vous avez gagné du temps et en aurez pour les jours qui arrivent. Mais si vous mettez tout ça à table, vous risquez de sur manger.
Alors ce que je vous recommande, c’est de vous préparer plutôt aux petites assiettes que vous êtes à peu près certain de terminer. Et le reste, vous le mettez physiquement ailleurs, soit dans un plat fermé, soit au frigo, soit dans un tupperware pour le lendemain, mettez le physiquement ailleurs et hors de votre vue. Parlez, lisez, réfléchissez, méditez… Prenez cinq minutes pour laisser la sensation de faim s’estomper.
Il faut un petit peu de temps pour que le corps prenne conscience de la satiété. Si après ces cinq minutes là, vous avez encore faim, alors allez vous resservir. Levez vous, allez sortir les choses du tupperware, aller sortir le plat du four et resservez vous une plus petite portion et allez vous asseoir et manger dans le même calme, la même sérénité.
Et puis reprenez encore cinq minutes et voyez si vous avez toujours faim et répétez l’opération une fois deux fois, trois fois si nécessaire. Mais laissez la place à l’écoute de votre corps et au fait de manger progressivement plutôt que d’enfourner juste parce que c’est là. Ça, c’était la pratique à court terme. Maintenant, à long terme, je peux changer les choses fondamentalement en moi par deux grandes techniques.
La toute première, c’est le jeûne intermittent. Ça veut dire que je vais laisser passer au moins quatorze, peut être 16 h entre mon dernier repas du soir et mon premier repas du lendemain. Pourquoi ? Parce que ça va progressivement m’apprendre la sensation de faim. Quand j’ai le ventre qui gargouille, est ce que j’ai vraiment faim ? Quand j’ai envie de manger parce que c’est le matin est ce que j’ai vraiment faim ?
Toutes ces choses là doivent revenir. Laissez leur le temps. Commencer par un jeûne de 12 h, puis treize, quatorze, puis quinze, puis seize. Laisser les choses se faire. Ne le forcez pas. Si vous voulez des aides pour le jeûne intermittent, j’ai déjà fait des vidéos. Je vous les mettrai dans la description de celle ci. Apprenez donc à avoir faim. À savoir quand vous avez vraiment faim, et à écouter votre corps quand vous mangez.
Et une chose de plus à faire et ce sera la plus difficile, je vous le dis. Ce sera de laisser volontairement dans votre assiette un petit peu tous les soirs. Reprenons l’exemple des légumes farcis. Est ce que vous allez faire ? C’est que vous allez vous resservir la troisième deuxième, peu importe assiette. Et vous allez vous forcez à laisser une bouchée ou une demi courgette.
Peu importe, mais vous laisser dans votre assiette. Ça va vous arracher le ventre au départ, je vous le dis. Moi, ça m’arrache le ventre quand je le fais, mais ça va mieux. Et donc, ce que vous faites, c’est que vous allez tout de suite prendre ce contenu et allez le remettre dans le plat, dans le frigo, dans le congèle.
Là ou vous allez conserver le reste. Comme ça, ça disparaît de votre vue et vous pouvez digérer la chose, sans mauvais jeu de mot. Comme je l’ai dit, j’ai bien conscience que ça va être très difficile pour vous. Mais petit à petit, avec cet apprentissage et le jeûne, vous allez vraiment évoluer. Déjà, vous allez vous rendre compte que non, vous ne jetez pas.
Et ça, c’est très important, je le sais. Cette sensation de ne pas gaspiller, mettez de côté et surtout mangez le plus tard. Et puis l’autre chose, c’est que vous allez redécouvrir le moment où vous avez vraiment faim ou pas… Aussi en laissant dans votre assiette. Parce que, en laissant et en repoussant, peut être que dix minutes après, vous allez vous dire qui en fait, j’avais plus faim.
C’est très bien comme ça. Et cet apprentissage, là aussi, va s’ancrer et vous permettre, à terme, de faire de meilleurs choix. Quand je tourne cette vidéo, mon fils a deux ans et demi et son alimentation me passionne parce que j’ai vraiment envie de lui donner les meilleurs outils pour la vie. Et donc, si vous voulez en savoir plus sur l’alimentation des enfants avec ce principe anti-inflammatoire et d’écoute du corps, je suis très intéressé de le savoir.
Dites le moi en commentaire. Et si vous voulez aller plus loin dans cette logique, d’alimentation anti-inflammatoire, j’ai mis au point un guide complet PDF qui fait plus de quinze pages avec tous les aliments à manger à éviter et également quelques recettes pour vous inspirer. Il est juste ici. Si vous avez beaucoup de mal avec la sensation de faim et comment gérer les fringales.
J’ai fait une vidéo qui en parle, elle est juste là. Prenez soin de vous, mangez pour votre énergie et pour profiter pleinement de votre vie et laisser parfois dans votre assiette.
PEACE!